Série de conférences: Exil et migration des femmes

Conférence: "Changement de perspective. Fuite et migration des femmes"

Prof. Dr. Sabine Liebig, Institut des sciences sociales transdisciplinaires/Haute école pédagogique de Karlsruhe

18.05.2016, 19:00, Salle des fêtes de l'Hôtel de ville

L'attention accrue portée à la catégorie du genre en lien avec d'autres questions sociales telles que le racisme et l'appartenance de classe a considérablement enrichi la recherche socio-historique sur la migration. Il est devenu évident qu'il existe des formes de migration féminine spécifiques et que la migration des femmes ne peut pas être simplement comprise comme l'image de la migration masculine. L'étude de la migration féminine révèle la tension entre le niveau macro des tendances de l'ensemble de la société et le vécu varié des actrices individuelles au niveau micro, car les histoires de vie des différentes migrantes ne peuvent pas toujours être réduites à un dénominateur général. C'est justement à travers la catégorie du genre que le point de vue des migrantes concernées elles-mêmes apparaît au centre.

Même si les femmes ont toujours migré - de manière indépendante ou en famille, en tant que compagnes de voyage ou pourvoyeuses de soins -, elles ont longtemps été ignorées dans la recherche sur la migration, car le regard des chercheurs se portait sur les migrants masculins. Cette perspective a entre-temps changé. La focalisation spécifique sur les femmes migrantes a ouvert de nouvelles perspectives de recherche et de réflexion et a considérablement élargi le regard sur le phénomène de la migration dans son ensemble.

Manifestation en lien avec le cycle de conférences "Migration & question des réfugiés: perspectives transfrontalières et interdisciplinaires d'un défi européen" de l'Université de la Grande Région.

Autres manifestations du cycle:

• Pièce de théâtre: "Migrantes"

Compagnie théâtrale Rodéo d'Ame, Strasbourg

15.06.2016, 19.00 heures

Institut français, Villa Europa, Kohlweg 7, 66123 Sarrebruck

Migrantes est une pièce de théâtre documentaire sous forme de performance dessinée. La pièce est basée sur les récits de femmes migrantes que la metteuse en scène et auteure Claire Audhuy a rencontrées et interviewées à Genève dans un centre pour femmes migrantes et leurs enfants. Les récits des femmes sont lus et parallèlement illustrés en direct par un dessinateur, Nicolas Lefevbre. La pièce a été mise en scène et créée par Claire Audhuy en 2014 au Musée de la Croix-Rouge à Genève. L'événement a lieu en français. Plus d'informations ici.

• Film: "Fatima"

22.06.2016, 19h00 - Cinéma 8 ½, Nauwieser Str. 19, 66111 Saarbrücken

Réalisation: Philippe Faucon, France 2015, OmeU
Avec une introduction de Prof. Dr. Mechthild Gilzmer

Le film du célèbre cinéaste français est basé sur les notes autobiographiques d'une migrante d'origine marocaine élevant seule ses enfants, qui a transcrit ses expériences sous forme poétique. Le film a remporté un grand succès à la Quinzaine des réalisateurs l'année dernière à Cannes et a reçu le César du meilleur film français en 2016. Il est basé sur les deux récits de Fatima Elayoubi (Prière à la lune et Enfin, je peux marcher seule, Ed. Bachari), une Marocaine arrivée en France avec son mari alors qu'elle était analphabète.

• Conférence: "La migration dans l'œuvre de l'auteure sénégalaise Fatou Diome."

Prof. Dr. Susanne Gehrmann, Institut d'études africaines, Université Humboldt, Berlin

29.06.2016, 19h30 - Café de lecture de la bibliothèque municipale de Sarrebruck, Hôtel de ville St. Johann

Depuis son recueil de nouvelles La Préférence nationale (2001) et le succès surprise de son premier roman Le Ventre de l'Atlantique (2003), la migration sous toutes ses facettes occupe une place prépondérante dans l'œuvre de Fatou Diome, strasbourgeoise d'adoption.

Fatou Diome renoue avec les motifs et les procédés littéraires de Sembène Ousmane ou de Ken Bugul, tout en les renouvelant par des approches souvent ironiques et pragmatiques rafraîchissantes. Il s'agira de montrer comment Fatou Diome dévoile les structures du sexisme, du racisme et de l'appartenance de classe de manière moins moralisatrice et plus divertissante.