Le "populaire" comme relation de pouvoir. Les "gilets jaunes" à la lumière de l'histoire

Le "populaire" comme relation de pouvoir. Les "gilets jaunes" à la lumière de l'histoire

Entretien franco-allemand

avec Gérard Noiriel, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris

Jeudi 14 janvier 2021 à 17h30, visioconférence sur la plateforme Zoom

Veuillez vous inscrire: ulrike.dausend(at)nes-web.de et luesebrink(at)mx.uni-saarland.de

Invité par: Hans-Jürgen Lüsebrink, Linguistique romane

Conférence en langue française

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Résumé

Cette conférence, animée par Gérard Noiriel, sera centrée sur l’un de ses derniers livres intitulé Une histoire populaire de la France (Agone, 2018). En partant du phénomène récent des manifestations de masse des "Gilets jaunes" (2018-20), il tentera d’expliquer les enjeux d’un tel ouvrage de synthèse en montrant qu’au-delà de leur apparente simplicité, chacun des trois principaux mots qui figurent dans ce titre : "histoire", "populaire", "France" pose de redoutables problèmes de définition. M. Noiriel reviendra sur les écrits à caractère épistémologique qu’il a publiés antérieurement pour insister sur la différence entre mémoire et histoire savante. Il insistera aussi sur sa définition du "populaire" en montrant les points communs et les différences avec la perspective défendue par l’historien Howard Zinn, (l’auteur de la célèbre Histoire populaire des Etats-Unis). Dans la perspective sociohistorique (inspirée de la sociologie de Max Weber et de Pierre Bourdieu) que défend Gérard Noiriel, le populaire n’est pas synonyme de classe populaire. Le terme désigne une relation de pouvoir opposant les dominants et les dominés et il montrera que cette dialectique a été le moteur de l’histoire. M. Noiriel poursuivra son intervention par une réflexion sur le mot "France" pour expliquer pourquoi il a choisi le début du XVe siècle comme point de départ de cette histoire populaire.
Il terminera cette conférence en expliquant pourquoi une histoire populaire envisagée sous l’angle des relations de pouvoir nous invite à repenser la chronologie que l’histoire politique nous a imposée.