Défis démocratiques : legs antique, développements historiques, enjeux contemporains

Objectifs du partenariat

Le projet de partenariat, Défis démocratiques : legs antique, développements historiques, enjeux contemporains, vise à examiner d’un point de vue diachronique et synchronique les principaux obstacles que rencontrent typiquement les démocraties dans l’histoire et de mieux cerner par ce moyen les défis démocratiques nouveaux rencontrés aujourd’hui.

ORIGINALITÉ ET IMPORTANCE

L’approche privilégiée par le partenariat est à la fois historique et systématique. La démocratie est abordée non pas simplement comme un régime politique actuel impliquant ses règles propres et ses processus particuliers, mais comme une expérience sociale et culturelle globale résultant de plusieurs innovations dans l’histoire. Les principaux problèmes rencontrés en contexte démocratique ont donc le caractère de sédiments (Farrar ; Flaig ; Hansen, 2005 ; Mossé) : ils ont une histoire, des antécédents dans le passé et une évolution chaque fois singulière.

L’originalité de la recherche va donc consister à aborder les différents thèmes étudiés dans la longue durée, en tenant compte de leurs sources, de leurs transformations et de leurs évolutions propres, convaincu que l’on est que ce double éclairage, historique et systématique (Constant ; Finley ; De Jaeghere ; Meier, 1995), permet d’arriver à un meilleur diagnostic de la situation présente.

L’importance de la recherche réside en ceci qu’elle devrait permettre d’approfondir le regard sur l’évolution de la vie démocratique (Narbonne, 2017) et de proposer des pistes de solution nouvelles pour résoudre ou atténuer les tensions repérables socialement à cet égard (Robichaud-Turmel, 2020). 

 

Pertinence des approches théoriques et méthodologiques choisies

L’approche théorique privilégiée dans cette recherche est interdisciplinaire. Il ne s’agit pas d’un projet uniquement de philosophes, mais de spécialistes du fait politique à travers le temps faisant intervenir plusieurs disciplines comme la littérature (poésie et théâtre : Meier, 1991 ; Narbonne, 2020b), l’histoire sociale, politique, culturelle et économique, l’archéologie et l’épigraphie, l’épistémologie et la science politique. Nous visons ici le fait civilisationnel lui-même sous différents aspects (Sandywell, 2000 ; Meier, 2011 ; Narbonne, 2016). Pour tenir compte de ces diverses dimensions, nous subdivisons la recherche en trois thématiques matricielles (Thème A Participation – Thème B Exclusions – Thème C Formes de vie), lesquelles seront étudiées à travers plusieurs périodes historiques : 1) Antiquité ; 2) Moyen Âge/Renaissance ; 3) Modernité ; 4) Période contemporaine. Les chercheurs de toutes les époques ont ainsi l’occasion de croiser le regard sur des thèmes communs et d’œuvrer ensemble à une même problématique, sans oublier les nombreuses passerelles à établir entre les trois thèmes eux-mêmes.

 

Thème A :Participation

La question de la participation active à la vie politique est un problème crucial dans toute l’histoire de la démocratie. Dans l’Antiquité, en Grèce classique notamment, la participation active des citoyens allait en principe de soi, mais d’une part un nombre très important de personnes était tout bonnement exclu de ce processus, et d’autre part la question de savoir de quelle façon et via quels mécanismes les citoyens devaient participer posait de vastes problèmes (élection pour certains mandats et tirages au sort pour d’autres ; durée des mandats, comités spéciaux, reddition de comptes, etc.). Toutes ces difficultés techniques entourant le mode de participation des citoyens se retrouvent aujourd’hui, mais amplifiées du fait de la représentation indirecte – que nous connaissons dans les démocraties modernes – laquelle éloigne les individus des centres de décision. Or, au carrefour des démocraties antiques comme modernes, la question centrale demeure celle de savoir quelle valeur on doit accorder à la délibération collective en tant que telle (Gavray ; Hourcade, 2017 ; Narbonne, 2020a ; Terrel). À ce propos, les questions fusent : sur quelle base épistémologique repose-t-elle ? (Hollard) ; garantit-elle de meilleurs résultats ? (Girard, Ch., 2019a-b ; 2010) ; s’applique-t-elle dans toutes les situations ? ; peut-on généraliser aujourd’hui son usage par mode électronique ? Sur toutes ces questions, qui forment un véritable dossier, le partenariat entend proposer les recherches suivantes :

  1. Antiquité : La défense de la délibération commune autour et dans le texte des Politiques d’Aristote lui-même au IVe siècle av. J.-C (Abizadeh, 2002 ; Wolf, 1988 ; Kullmann ; Lane ; Bouchard ; Schofield ; Ober 2013a-b ; Waldron).

  2. Délibération et défense de la démocratie athénienne au IIe siècle ap. J.-C. : traduction commentée de deux essais d’Aelius Aristide, Pour les quatre (Periclès, Cimon, Miltiades, Thémistocles), Discours leuctriens (Cassin ; Lanier ; Oudot ; Stertz).

  3. Moyen Âge/Renaissance : Étude portant sur l’histoire de la réception de l’idée de délibération commune et d’intelligence collective dans les Politiques d’Aristote (Livre III, chap. 11 : cf. Coleman ; Narbonne, 2020a ; Terrel). Cette thématique, absolument fondamentale pour la vie démocratique d’hier comme d’aujourd’hui, traverse tout le Moyen Âge (Dunbabin, 1982 ; Nederman, 1995), mais connaît surtout un essor formidable (Bertelloni) à partir de 1260 (suite à la traduction latine des Politiques par Guillaume de Moerbeke) ; différents membres de l’équipe vont tâcher de suivre à la trace les réinterprétations successives de cette idée d’intelligence populaire à la fois dans les traditions latine, arabe et juive ; même si plusieurs acteurs de cette relecture nous sont connus (Thomas d’Aquin, Pierre d’Auvergne, Marsile de Padoue), de très nombreux textes demeurent encore inédits (Flüeler; Syros) et l’on a remarqué le manque d’études sur la réception médiévale des Politiques (Oakley), qui a influencé les grandes figures politiques de la modernité, comme Hobbes, Locke ou Montesquieu. — Étude de l’impact des Politiques d’Aristote sur les théories franciscaines des XIII-XIVe, notamment sur la théorie de la propriété (dominium), théorie d’importance capitale pour l’évolution des droits individuels à la liberté et à la propriété (Boulnois; Di Cristo; Hébert; Hofmeister Pich).

  4. Pour la Renaissance, étude de l’esprit démocratique libéral au sein de l’humanisme civique florentin du XVe siècle jusqu’à Montaigne. À la Renaissance, Machiavel (McCormick) va évidemment jouer un rôle absolument majeur dans l’histoire de cette réception (Discours sur la première décade de Tite-Live, Livre I, § 58-59) et ses prises de position vont profondément influencer les penseurs politiques des XVII-XVIIIe siècles (Spitz, 2001).

  5. Modernité : Les débats sur le problème de la représentation, opposée à la démocratie directe des Athéniens, dans la littérature des XVIIe-XVIIIe siècles : Encyclopédies, Discours des orateurs de la Révolution, Procès-Verbaux des Comités révolutionnaires, corpus théâtral, littérature secondaire méconnue avec des auteurs comme Algernon Sidney, Cornelius de Pauw, Rochefort, etc. (Boulad-Ayoub, 2007 ; Pitkin ; Williams).

  6. Figures du républicanisme anglais et Antiquité : Milton (1608-1674), Sidney (1623-1683), Thomas Gordon (1697-1750), Edward Gibbon (1737-1794).

  7. Période contemporaine : Regard sur des questions d’actualité en théorie de la démocratie qui remettent en jeu l’héritage grec, plus particulièrement la richesse des discussions autour des diverses formes de délibération et de tirage au sort. Des jurys citoyens aux réseaux sociaux, le modèle athénien et moderne est alors convoqué pour penser l’efficacité épistémique et l’inclusion des procédures démocratiques en contrepoint ou en complément des mécanismes représentatifs (Girard, 2019 ; Landemore, 2013, 2012 ; Manin, 1996 ; Schwartzberg, 2016; Roussin).

 

Thème B : Exclusions

Autant la démocratie comporte d’indéniables atouts, autant on a pu lui reprocher à juste titre de nombreux points aveugles. Pour l’Antiquité, le fait est tristement célèbre, et l’on songe évidemment à l’exclusion des femmes, des esclaves et des étrangers de la vie citoyenne, à la disqualification des barbares et autres. Ces tares sont sérieuses et plusieurs se sont perpétuées parfois jusqu’à l’époque moderne, l’abolition définitive de l’esclavage, amorcée au XVIIIe siècle, fut on le sait tardive dans les sociétés occidentales (XIXe siècle), le droit de vote accordé aux femmes plus récent encore (XXe siècle; Christin). Mais d’autres formes d’exclusions systémiques existent aujourd’hui. On le constate par le déficit des votants en maintes occasions, le désintérêt manifesté pour la chose publique et pour ce qui relève de l’intérêt commun. Comment y remédier ? Quel rôle est-il finalement laissé aux citoyens, quel contrôle peuvent-ils exercer sur les processus démocratiques ? 

  1. Antiquité : Les frontières de la citoyenneté dans l’Athènes classique et leurs évolutions (Baker) ; le rôle des femmes dans la cité ; les esclaves membres ou non de la communauté politique ; le statut des métèques et des étrangers de passage (Ismard, 2019 ; Ismard/Azoulay, 2021 ; Christanto).

  2. Les femmes, les esclaves et les étrangers à Rome, rupture ou continuité avec le modèle athénien ? (Andreau).

  3. Moyen Âge/Renaissance : Typologie comparative des exclusions dans les régimes féodaux, ecclésiastiques et laïques (nationaux ou communaux) ; la nature et les impacts sociopolitiques de ces mises à l’écart ou marginalisations (Gonthier ; Le Jan ; L’Hermite-Leclercq ; Metzler ; Zimo).

  4. Modernité : Les débats sur l’esclavage antique dans la première modernité (XVIe-XIXe s.). Cette thématique est si omniprésente à l’orée de la modernité que l’on peut se demander si la représentation de l’esclavage n’est pas consubstantielle à la naissance de la démocratie représentative moderne (Ismard 2021).

  5. Les nouvelles conceptions de la liberté (Constant ; Champy ; Couture ; Gauchet ; Israel)

  6. Époque contemporaine : Les frontières du demos contemporain. L’héritage grec est extrêmement prégnant aujourd’hui dans les débats sur la constitution et les frontières du demos. Qu’est-ce qui fait communauté en démocratie ? Quels sont les critères démocratiques de l’inclusion (Abizadeh, 2012 ; Goodin; Williams) ? Si l’exclusion est d’abord pensée comme privation des droits politiques (étrangers, condamnés), elle prend aussi une forme sociale : que valent ces droits pour un citoyen qui n’a pas les ressources pour participer à la vie politique ou dont la voix est inaudible, méprisée ? Penser ces enjeux contemporains de l’exclusion (citoyenneté, reconnaissance, injustices épistémiques) en regard des modes de délimitation propres à la cité grecque – soit l’opposition entre le citoyen, le barbare et l’esclave, d’un côté, et la prémunition contre le spectre oligarchique, de l’autre –, permet de mesurer la transformation des concepts et des normes politiques.

 

Thème C : Formes de vie

Depuis l’instauration même des gouvernements de type populaire en Grèce ancienne, le lien intrinsèque existant entre régime démocratique et liberté a été reconnu (Dunn; Hansen, 1989; 2005; Hernandez; Ober, 2017), comme à l’inverse celui entre tyrannie et servitude. Les démocraties antiques éprouvaient déjà cette tension entre existence commune et vie privée (Jordović, 2019 ; Laks, 1999 ; Levystone, 2005 ; Nippel, 2010), une tension qui s’avère constitutive de tels régimes et que nous retrouvons sous une forme exacerbée aujourd’hui. Vivre en démocratie est par ailleurs une expérience humaine conçue dès l’origine comme distinctive, autorisant la concurrence possible des points de vue sur les choses (Lloyd), mais qui peut malheureusement aller jusqu’à la fragmentation complète des perspectives (Leroux; May; Meier, 2011 ; Gauchet, 2002; Urbinati, 2014). Or, la liberté n’est pas seulement revendication privée, mais doit aussi être engagement à respecter des valeurs communes minimales. Quelles sont-elles (Estlund) ? Quelles sont les formes de vie admissibles (Gaus) ? Comment inculquer le pli démocratique ou la manière d’être démocratique, non comme une entité notionnelle, mais expérientielle (Cairns; Konstan; Nussbaum; Robichaud/Turmel, 2013) ? 

  1. Antiquité: La critique du manque de sens civique, des dérives individuelles ou sectaires dans les discours des philosophes et des orateurs à l’époque classique (Brun ; Carlier ; Worthington).

  2. La tradition des discours antidémocratiques et pseudo démocratiques dans l’Antiquité (Ismard, 2013).

  3. Moyen Âge/Renaissance : La philosophie comme mode de vie et l’opposition clercs/laïcs selon les Introductions à la philosophie médiévale (Lafleur). — Les modes de consultation populaire au Moyen Âge et à la Renaissance (Hébert).

  4. Modernité: Les débats sur l’esprit public et la citoyenneté. 

  5. Liberté ancienne versus jouissance privée moderne (Boulad-Ayoub, 2014).

  6. Les salons dirigés par les femmes, école de la démocratie (Chappey/Bourdin; Goodman; Hellegouarc’h)

  7. La tradition des discours antidémocratiques et pseudodémocratiques dans la Modernité (Bastien ; Cambiano ; Ganzin ; Girard, P. ; Vidal-Naquet ; Lüsebrink).

  8. Période contemporaine : L’idée de vertus politiques et d’ethos démocratique, notamment face à la menace populiste (Cassam, 2019 ; Urbinati, 2019 ; Guénard, 2016 ; Farrelly, 2012 ; Misak, 2009), s’avère des plus importantes et plusieurs travaux contemporains développent, en opposition à une approche individualiste et intellectualiste des vertus politiques réduites à de simples compétences, une approche communautaire et pratique des vertus démocratiques d’inspiration aristotélicienne.

  9. La question de l’universalisme revendiqué du modèle démocratique gréco-romain, chez des auteurs comme Habermas, Foucault, Honneth et Gauchet. Ce modèle tient-il de l’ethnocentrisme, ou mérite-t-il d’être défendu en dépit de ses manquements passés et des critiques présentes, dans le wokisme notamment ? (Gabriel; Gontier; Guénard, 2016; Heinrich; Lacroix).

  10. La tradition des discours antidémocratiques et pseudodémocratiques à l’époque contemporaine.

 

DURÉE DE LA RECHERCHE

Compte tenu de la diversité des activités de recherche et de diffusion, nous envisageons une investigation s’étalant sur 7 ans. 

 

DÉFIS À RELEVER

Le premier défi consistera à faire travailler en synergie, sur des thématiques communes, des spécialistes d’époques différentes, étant convaincu de l’intérêt d’aborder ces questions à la fois dans leur profondeur historique et leurs résonnances actuelles. 

Le second défi est de faire profiter au maximum la société civile élargie des retombées de cette recherche. D’où le centrage stratégique proposé sur des thématiques sensibles, et les moyens de mobilisation retenus pour atteindre le grand public : création d’un lexique-web démocratique avec des participants à l’international; élargissement de la formation à la démocratie au niveau collégial; projet d’élaboration d’une interface démocratique pour jeux vidéo ; série de colloques internationaux sur des questions d’actualité (1. Démocratie lacunaire ? Déficit de représentation et désintéressement populaire en démocratie; 2. Démocratie participative : délibération commune d’hier et possibilités de demain; 3. La tradition démocratique et ses exclus ; 4. Droits démocratiques et capacités démocratiques réelles; 5. Démocratie et populisme ; 6. Démocratie et universalisme : aspiration légitime ou mirage ?)) ces colloques étant l’occasion de tables rondes médiatisées (communiqués de presse; podcast, etc.), avec participation de journalistes et d’intervenants sociaux. 

 

PLAN DE GOUVERNANCE ET PARTICIPATION DES PARTENAIRES

La structure de gouvernance sera constituée de 3 comités : Comité de direction ; Comité scientifique ; Comité de communication. 

Comité de direction, 3 membres (gestion du budget et de l’équilibre des dépenses par pôle; arbitrage des différends) : Narbonne, Gontier, Turmel. Comité scientifique, 12 membres (établit l’orientation scientifique de la recherche; décide des expertises complémentaires nécessaires) : Thème A Participation : Narbonne, Lafleur, Gontier, Roussin ; Thème B Exclusions : Schlange-Schöningen, Cervera Novo, Bastien, Turmel ; Thème C Formes de vie : Lafleur, Morand, Lüsebrink, Couture. Comité de communication, 4 membres : Narbonne, Lamontagne, Borello, Angers. Le comité gère la stratégie de communication et de mobilisation de l’ensemble des projets de recherches; il met à jour le site-web; établit les étapes de réalisation du lexique-web et les besoins en ressources humaines et techniques.

 

Participation des organismes partenaires 

Partenaires académiques universitaires (6) : Étant donné l’ampleur de la recherche, les partenaires universitaires viennent combler des besoins majeurs en expertise pour l’établissement d’accueil, et cela au regard des trois thématiques matricielles; sans ce renfort, il serait tout simplement impossible de réaliser ce projet: 

  1. UQAM : l’implication de cette institution est très substantielle, plus directement en lien avec les époques moderne et contemporaine, en philosophie, histoire et science politique (P. Bastien, J. Boulad-Ayoub, Y. Couture, P. Dumouchel, P. May, S. Roux). 

  2. Université de Lyon-III : 5 collègues de cette université vont aussi jouer un rôle majeur dans l’équipe (Girard [Ch.], Girard [P.], Gontier, Guyomarc’h, Hollard). Cette participation touche l’humanisme civique à la Renaissance et ses suites, un domaine assez mal représenté à l’Université Laval ; M. Hollard amène son expertise sur la romanité.

  3. EPHE (Paris) : expertises pour l’Antiquité (Hoffmann) et le Moyen Âge (Boulnois).

  4. Universidad Panamericana (Mexico) : cette université compte 4 spécialistes de la pensée antique (tradition aristotélicienne surtout) et médiévale (A. Laks, D. Levystone, L. X. López Farjeat). Monsieur López Farjeat apporte un savoir précieux et rare sur la réception arabe des Politiques d’Aristote. 

  5. Université de Saarbrücken : l’Université de Saarbrücken dispose d’un Institut d’études anciennes et est très impliquée au niveau antique tardif (H. Schlange-Schöningen), mais aussi au niveau moderne (H.-J. Lüsebrink). 

  6. Université d’Ottawa : cette université contribue avec des ressources dans le domaine antique, spécialisation sur Aristote notamment (Francisco Gonzalez), à l’époque moderne (Mitia, Rioux-Beaulne) et contemporaine (David Robichaud).

    Autres partenaires (4)

  7. Cégep Édouard-Montpetit : Le collège souhaite appuyer le projet de multiples façons : décharge d’enseignement d’un professeur; innovation pédagogique; création de cours d’éducation à la démocratie ; ramifications dans le milieu communautaire, accueil d’événements d’envergure dans ses murs.

  8. Gearbox Studio Québec : Cette entreprise de jeux vidéo, filiale de Gearbox au Texas, souhaite développer une interface de type démocratique (un projet extrêmement innovant) pour les jeux vidéo et recruterait au départ pour cela 2 étudiants/stagiaires de l’équipe.

  9. La bande vidéo : Cet organisme de promotion de production vidéo va fournir de l’assistance technique et des locaux pour du tournage stop-motion, et deviendra par-là coproducteur du Lexique web-démocratique.

  10. Éditeurs PUL (Québec) et Vrin (Paris) : Expertise en édition savante. Ces deux éditeurs s’engagent à publier une série de trois volumes correspondant aux trois matrices de la recherche, ce qui n’empêche aucunement des publications complémentaires en cours de route.

 

ÉTABLISSEMENT D’ACCUEIL (REPRISE pro forma DE L’AN DERNIER)

L’engagement de l’Université Laval (voir aussi le Plan de contributions) équivaut à 391 545$, dont l’essentiel sera voué aux étudiants par l’entremise des Bourses à la réussite de la FESP. L’accès aux espaces de bureaux et à différents services (notamment pour la mobilisation des connaissances) et ressources (ex. audiovisuel) facilitera la gouvernance et les activités du programme de recherche en partenariat. Depuis 2015, l’institution accueille la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 en Antiquité Critique et Modernité Émergente (CRC-ACMÉ), dont le titulaire est le chercheur principal du présent projet de partenariat. En outre, l’Université encadre l’Institut d’études anciennes et médiévales (IEMA) créé en 1999 pour diffuser des connaissances et promouvoir les études ainsi que la recherche dans le domaine de l’Antiquité et du Moyen Âge. Enfin, dépassant les frontières disciplinaires et facultaires, six professeurs affiliés à l’Université Laval sont rattachés à la Faculté de philosophie, deux à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines, et un en Sciences sociales.

PLAN DE FORMATION ET MENTORAT

La formation avancée des étudiants de 2e et 3e cycles et des postdoctorants est une priorité absolue du partenariat, sans oublier l’initiation des étudiants de premier cycle à la recherche.

Dans les principales institutions partenaires prévues, nous organiserons un programme d’échanges d’étudiants dans le cadre de stages d’études à l’étranger (minimum d’une session par stage). Il y aura aussi échange de professeurs sur une base annuelle dans le but de faire partager aux étudiants qui demeurent sur place l’expertise des différents spécialistes du domaine. Le nombre prévu des étudiants qui seront amenés à collaborer aux travaux des différentes équipes est le suivant :

Année1234567
Postdoctorat88810101010
Doctorat20202025252525
Maîtrise20202025252525
Baccaluréat20202020202020

Tous les étudiants et postdoctorants participent activement aux travaux des chercheurs et sont appelés à signer avec eux les textes faits en commun. Selon leur compétence et spécialisation, des sous-thèmes de recherche leur sont directement assignés, sous la supervision des professeurs. Dans le développement des activités au niveau collégial, les étudiants universitaires jouent un rôle de relais concret auprès des étudiants au collégial. La réalisation du lexique-web sera également l’occasion, pour les étudiants participants, d’acquisitions transversales de haut niveau technologique et à valeur ajoutée.

 

PLAN DES ACTIVITÉS DE MOBILISATION ET DE DIFFUSION

Notre plan de mobilisation et diffusion des connaissances est très ambitieux.

  1. Lexique-web démocratique : la constitution d’un lexique-web (« Les mots/maux de la démocratie ») touchant les principaux constituants d’une démocratie est une façon extrêmement efficace de rejoindre un public jeune. Chaque item-vidéo-web, accompagné d’animations, sera réalisé en collaboration avec deux membres du partenariat de différentes nationalités et des étudiants (exemples d’items : Assemblée [Ecclésia] ; Autogestion ; Citoyenneté ; Compétence civique ; Consensus ; Constituante ; Démocratie délibérative, participative, directe, indirecte ; Faction ; Gouvernement des juges ; Laïcité ; Théocratie, etc.). 

  2. Diffusion au niveau collégial : Par le biais de notre partenariat avec le Cégep Édouard Montpetit, élaboration d’un programme de sensibilisation à la démocratie. Le professeur Marc Lamontagne sera déchargé d’un pourcentage de son enseignement pour explorer différentes avenues en ce sens, et le collège lui-même appuiera l’entreprise de diverses manières.

  3. Cycle de conférences grand public, avec participation de journalistes et d’acteurs sociaux, sur des sujets d’actualité en démocratie. Exemples : 1. Déficit de représentativité et désintéressement en démocratie; 2. Les exclus de la tradition démocratique; 3. Démocratie, populisme et wokisme; 4. Démocratie et universalisme : aspiration légitime ou chimère ?

  4. Logiciel de type démocratique pour jeux vidéo et autres plateformes numériques, à développer en collaboration avec Gearbox.

  5. Publications savantes au Canada et en Europe via Les presses de l’Université Laval (Québec) et l’éditeur philosophique Vrin (Paris).

 

IMPACT DU PROJET ET INDICATEURS DU PROGRÈS

Impact

J’ai les meilleures raisons de croire que le projet permettra de mieux cibler les difficultés politiques auxquelles nous sommes confrontés, et il est clairement besoin pour y voir clair d’un apport international, transculturel et transcontinental que le partenariat proposé peut effectivement fournir. Au terme des sept années du projet, voici ce qui aura été accompli : Un approfondissement historique des savoirs sur la démocratie. – Un meilleur soutien aux stratégies de bonne gouvernance. – Un développement nouveau d’outils informatiques/médiatiques pour soutenir les activités à caractère démocratique. – Un élargissement des connaissances en démocratie au niveau collégial. – Plusieurs publications savantes.

Progrès 

Nombre d’étudiants : progressivement, nous pensons atteindre une centaine d’étudiants universitaires directement impliqués dans la recherche; au niveau collégial, arriver à produire de nouveaux outils pédagogiques, et à terme, créer une séquence de cours sur la tradition démocratique, en visant un élargissement du mouvement à d’autres cégeps.

Création de nouveaux outils : la mise en ligne progressive des items-web-démocratiques, de même que les visionnements générés ainsi, fourniront une bonne image de l’audience atteinte via cette recherche; le logiciel d’interface démocratique pour jeux vidéo et autres plateformes, à développer en partenariat avec Gearbox, connaîtra certainement plusieurs étapes dont il sera possible de rendre compte régulièrement.

Diffusion de la recherche : la recherche mènera à la publication de nombreux articles et ouvrages dont on pourra mesurer très précisément le nombre et l’impact. Pour chacun des trois thèmes matriciels, nous prévoyons deux colloques à fort impact médiatique, selon une séquence de 1 colloque annuel à partir de la seconde année de subvention. Il sera alors très facile de constater si le rythme de parution est maintenu et l’audience souhaitée atteinte.

Nouveaux cours : plusieurs cours et séminaires liés à la recherche vont progressivement être mis sur pied, y compris au niveau collégial, et il sera facile de les identifier.